
Sœur de la reine Elizabeth II, la princesse Margaret (1930-2002) a démontré tout au long de sa vie un intérêt marqué pour les bijoux. Parmi ceux qu’elle portait quotidiennement et à l’occasion de cérémonies officielles, on retrouve nombre de créations Cartier, souvent offertes par ses proches.
Une enfance tranquille
Premier membre de la famille royale britannique à naître en Écosse depuis 300 ans, la petite Margaret Rose est la seconde fille du duc et de la duchesse d’York et la petite-fille du roi George V et de la reine Mary. Elle voit le jour le 21 août 1930, au château de Glamis, propriété de ses grands-parents maternels, Claude et Cecilia Bowes-Lyon, comte et comtesse de Strathmore et Kinghorne. Margaret, qui mène une vie sans histoire avec sa sœur aînée Elizabeth, partage son enfance entre le 145, Piccadilly, à Londres, et Royal Lodge, situé dans le parc du château de Windsor.
Une nouvelle vie à la cour
Tout change le 11 décembre 1936, quand son oncle, le roi Edward VIII, abdique pour épouser Wallis Simpson. Son père accède alors au trône sous le nom de George VI, et sa mère devient la reine Elizabeth. La presse accorde désormais beaucoup d’attention aux deux jeunes sœurs, qui se sont installées à Buckingham Palace dans le sillage de leurs parents. À cette époque, Margaret, qui a 8 ans, reçoit ce qui est sans doute son premier bijou Cartier : une broche « Giardinetto » achetée par son père le 9 septembre 1938. D’un petit pot émaillé imitant la terre cuite jaillissent des fleurs en citrine, grenat almandin, péridot et tourmaline rose.
Durant la guerre, les princesses sont envoyées à Windsor par mesure de sécurité. Au château, les quelques bijoux conservés par leurs parents leur sont offerts au gré d’événements familiaux.

Les deux sœurs ne reviendront à Londres qu’en 1945. Margaret a alors 15 ans et connaît déjà un beau succès. Elle chante, joue du piano et affirme une personnalité plus enjouée que son aînée, consciente de ses responsabilités futures. En 1947, elle sera demoiselle d’honneur au mariage de sa sœur, qui épouse le prince Philippe de Grèce et de Danemark.
Elle reçoit plus tard un clip floral en diamant aux pétales ajourés et au cœur orné de rubis créé par Cartier en 1948. L’année de ses 20 ans, sa mère lui offre en cadeau de Noël une montre Cartier en or et rubis de 1940. Si Elizabeth reçoit principalement des pièces ornées de saphirs, Margaret se voit offrir un grand nombre de bijoux composés de rubis.
En 1952, les deux princesses perdent leur père. L’aînée, Elizabeth, succède alors à ce dernier. Elle est couronnée sous le nom de règne d’Elizabeth II seize mois plus tard.
Une femme amoureuse
Margaret est toujours célibataire mais son cœur bat pour Peter Townsend, un ancien écuyer du roi George VI, déjà marié une première fois et père de deux enfants. Sa romance, suivie avec avidité par la presse de l’époque, n’aura pas une conclusion heureuse. Devant l’hostilité de la classe politique et de l’establishment, elle abandonne l’idée d’un mariage et diffuse un communiqué en ce sens le 28 octobre 1955. Cinq ans plus tard, le 6 mai 1960, elle épouse le photographe britannique Antony Armstrong-Jones en l’abbaye de Westminster. En 1961, ce dernier reçoit le titre de comte de Snowdon et, la même année, Margaret donne naissance à son premier enfant, David, vicomte Linley. À cette occasion, la reine Elizabeth, la reine mère, offre à sa fille une broche Cartier en platine dessinant un ovale serti d’aigues-marines, orné à ses extrémités de motifs pavés de diamants. Le bijou, datant de 1932, avait été acquis en 1947 auprès du joaillier. Le 1er mai 1964, un deuxième enfant, lady Sarah, agrandit le cercle familial.
Un écrin royal
Le comte de Snowdon accompagne régulièrement son épouse lors de ses voyages officiels à l’étranger ou de ses actes protocolaires en Grande-Bretagne. Le 15 octobre 1975, Antony et Margaret sont les invités d’honneur de l’inauguration de l’exposition organisée dans la boutique Cartier de Londres pour le centenaire de la naissance de Louis Cartier. Leur présence illustre l’attachement des Windsor pour le joaillier français, fournisseur officiel depuis plusieurs générations.
Margaret et Antony divorcent en 1978. La princesse se consacre alors aux nombreuses œuvres qu’elle patronne. La plupart sont liées à la musique, au ballet ou à la protection de l’enfance.
À partir de 1985, Margaret connaît des problèmes de santé qui se multiplient au fil des ans. Elle meurt à Londres le 9 février 2002.

En 2006, une prestigieuse maison de vente aux enchères londonienne organise la dispersion d’une partie de son écrin. La vacation révéla notamment une montre Cartier au boîtier hexagonal datée de 1911, des épingles de coiffure en rubis et diamant de 1907, une broche rehaussée de rubis taille cabochon de 1938, une montre de sac coulissante de 1950 et une broche Oiseau libéré de 1986. On peut aussi citer, dans un style Art déco, un collier au cordon de soie noire auquel est ajoutée, en pendant, une plaque de jade gravée. Pour preuve de son inclination pour le thème floral, l’une des pièces majeures de la vente fut une broche rose aux pétales éclos pavés de diamants datée de 1938.
Cette broche pince fut portée par la princesse Margaret le jour du couronnement de sa sœur, mais aussi sur un portrait réalisé par le célèbre photographe Cecil Beaton. Le bijou fait aujourd’hui partie de la Collection Cartier.
