
Franco-Américain, Jules Glaenzer commence sa carrière chez Cartier en tant que vendeur en 1907 à Paris. Il part au Siam en 1908 et devient le premier employé Cartier à se rendre en Chine et en Inde, en 1908 et 1909. En 1910, il suit Pierre Cartier (1878-1964) à New York et devient le grand vendeur de la boutique de la Cinquième avenue. Figure de la société new-yorkaise, il fréquente les grands noms d’Hollywood et de Broadway. Nommé vice-président de Cartier New York en 1927, puis « Board chairman » en 1963, il prendra sa retraite à New York en 1966.
Cartier Paris et le voyage au Siam
De père alsacien et de mère américaine, Jules Glaenzer débute sa carrière chez Cartier en 1907, à Paris, aux côtés de Louis Cartier (1875-1942). Vendeur de la boutique de la rue de la Paix, il est envoyé au Siam, à Bangkok, en 1908. Le but premier de son voyage est d’y rencontrer le roi Chulalongkorn (1853-1910) qui célèbre alors son jubilé, occasion unique où il est important que les intérêts de la Maison Cartier soient représentés. S’en suivra un voyage long de sept mois au cours duquel il visite Colombo, Singapour, Saigon, Canton, Hong Kong et Shanghai, en passant par Bombay, Agra et Calcutta. Jules Glaenzer est ainsi le premier employé Cartier à s’être rendu en Chine et en Inde, dès 1908 et 1909. Les archives de la Maison conservent aujourd’hui précieusement le carnet de voyage dans lequel il décrit le quotidien de son périple.
Cartier New York
En 1910, il décide de rejoindre Pierre Cartier (1878-1964) à New York, où la filiale américaine a ouvert ses portes un an plus tôt. Négociateur hors pair et vendeur de grand talent, il gagne la confiance d’une clientèle new-yorkaise exigeante qui se fie à ses conseils et son franc-parler. Bras droit de Pierre Cartier, Jules Glaenzer sera impliqué dans la plupart des transactions majeures qui vont marquer les premières décennies de la filiale américaine, dont la fameuse vente du diamant Hope en 1911 à Evalyn Walsh McLean. Très introduit dans les milieux culturels à Broadway comme à Hollywood, il fréquente George Gershwin, Florenz Ziegfeld, Charlie Chaplin ou Douglas Fairbanks. En 1931, Pierre Cartier l’envoie pendant trois mois dans les îles du Pacifique Sud afin qu’il y tisse des liens avec les pêcheurs de perles, comme Jacques Cartier (1884-1941) l’a lui-même fait en 1912 au Barhein.
Personnage incontournable pour la filiale américaine, il devient vice-président de Cartier New York en 1927 et sera nommé « Board chairman » en 1963. Il prend sa retraite à New York en 1966 après presque soixante ans de bons et loyaux services.
