Diamant Hope

Image
Le Hope, un diamant bleu coussin de 45,52 carats, est aujourd’hui l’un des joyaux les plus célèbres au monde. Trésor des rois de France, il disparut au lendemain de la Révolution française avant de réapparaître au début du XIXe siècle en Angleterre. En 1910, Cartier l’acquiert et le vend à Evalyn Walsh McLean. Il est aujourd’hui exposé à la Smithsonian Institution à Washington DC.

Les origines de ce diamant bleu de type IIb sont nimbées de mystère. L’une des hypothèses traditionnellement retenue par les experts veut qu’il eut été découvert dans les mines de Kollur, situées près de Golconde, à la fin du XVIIe siècle. Là, le brut de 115,16 carats aurait été acquis par le grand voyageur français Jean-Baptiste Tavernier, au cours de son sixième et dernier périple en Orient.

De retour en France, en 1668, il vendit la gemme à Louis XIV, grand collectionneur de diamants. Quelques années plus tard, le « Diamant bleu de la Couronne » fut retaillé par le diamantaire royal Jean Pitau en un cœur de 69 carats, qui intensifia sa brillance. Le Roi-Soleil le porta sous cette forme, monté en broche ou suspendu à un ruban autour du cou. Son successeur, Louis XV, préféra pour sa part en orner sa décoration de la Toison d’Or en 1749.

Au lendemain de la Révolution française de 1789, l’Assemblée constituante ordonna l’établissement de l’inventaire des joyaux de la Couronne. Le diamant bleu, alors évalué à 3 millions de francs, fut déposé aux côtés d’autres pierres précieuses au Garde-Meuble national. On l’y déroba dans la nuit du 16 au 17 septembre 1792.

Selon toute vraisemblance, le diamant quitta la France pour l’Angleterre, où il réapparut en 1812 chez un lapidaire, avec une taille et un poids différents. La pierre fut ensuite vendue au banquier Henry Philip Hope, qui lui donna son nom. Son neveu et héritier, Henry Thomas Hope, la présenta à plusieurs reprises, notamment en 1851 au Crystal Palace et en 1855 à l’Exposition universelle de Paris, où l’empereur Napoléon III put l’admirer.

Le diamant bleu demeura dans la famille Hope jusqu’en 1902, puis dut être vendu pour faire face à des difficultés financières. Quatre propriétaires successifs plus tard, Cartier l’acheta en 1910 et le monta en pendentif. Louis Cartier, après des recherches qui l’amenèrent à consulter l’historique des joyaux de la Couronne française, en confirma l’origine royale. En 1911, Pierre Cartier le présenta à la riche héritière Evalyn Walsh McLean, de passage à Paris, à l’hôtel Bristol. La jeune américaine ne fut pas immédiatement séduite, mais le joaillier, en fin tacticien, lui proposa de la lui laisser durant un week-end entier, à l’issue duquel Evalyn Walsh McLean ne put plus jamais s’en séparer.

Image

Deux ans après son décès, en 1949, un joaillier new-yorkais acheta sa collection complète de bijoux, dont le Hope, pour finalement en faire don à la Smithsonian Institution, à Washington DC, en 1958. Il y est exposé depuis.