Collier Rajasthan

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Le Tutti Frutti est emblématique de Cartier. Depuis le milieu des années 1920, la Maison réalise des « feuillages » précieux, tels qu’ils sont décrits dans les archives, composés de saphirs, rubis et émeraudes taillés ou gravés en forme de végétaux dans de prestigieux ateliers de taille indiens. Ces bouquets explosifs de couleurs et d’évocations capiteuses séduisirent rapidement une clientèle aussi illustre que réputée pour son goût pionnier, à l’instar de Linda Porter – épouse du célèbre compositeur américain – et Daisy Fellowes. À la demande de cette dernière, le joaillier exécuta un impressionnant collier « hindou », riche de plusieurs centaines de pierres précieuses gravées. En 2016, Cartier présentait un collier plus grandiose encore, baptisé « Rajasthan » en hommage aux origines indiennes du Tutti Frutti.

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Autant par l’abondance des gemmes employées que par ses proportions, cette spectaculaire création conjugue les superlatifs. Pour les accompagner dans leur processus créatif, les dessinateurs de la Maison se sont plongés dans les archives et y ont notamment étudié attentivement le croquis du collier exécuté en 1935 pour la maharani de Patna. On en retrouve les éléments fondamentaux de sa structure. À commencer par la forme plastron. Les motifs circulaires pavés bordant le collier sont ici précédés d’une rangée de superbes boules d’émeraude godronnées, alors que les lignes de diamants suspendues, telles des lianes précieuses, surprennent par leur fluidité naturaliste. Au centre de la composition, Cartier place une émeraude de Colombie de 136,97 carats, dont les gravures dévoilent un sujet floral probablement exécuté dans les réputés ateliers de glyptique de Jaipur, en Inde. Modulable, ce collier en révèle plusieurs. De la pièce complète se détache le rang de boules d’émeraude supportant l’imposante émeraude gravée, qui peut alors elle-même être remplacée sur le collier plastron par une broche dont le motif se fond parfaitement dans l’ensemble.