
Actrice anglo-américaine, Elizabeth Taylor (1932-2011) fait partie des grandes clientes hollywoodiennes de la Maison Cartier : son autobiographie au titre éloquent My love Affair with Jewelry (paru en 2002) en dit long sur son amour des pierres et des bijoux, offerts au gré de ses huit mariages avec sept hommes différents, dont le plus tumultueux avec l’acteur Richard Burton (1925-1984), qu’elle épousa deux fois.
Une passion pour la joaillerie
Elizabeth Taylor naît à Londres en 1937. La famille Taylor, qui a aussi des racines sur le continent américain, s’installe sur la côte ouest des États-Unis au début de la Seconde Guerre mondiale. Débute quelques années plus tard une carrière très précoce pour la jeune Liz, qui tourne son premier film dans les studios d’Hollywood à l’âge de 10 ans à peine sous l’impulsion de sa mère, également actrice. Dès lors s’engage une carrière hollywoodienne ininterrompue faite de plus ou moins grands succès – elle est sacrée deux fois meilleure actrice, en 1961 puis 1967, par l’Académie des Oscars – jusqu’à ce qu’Elizabeth ne se retire définitivement en 2003. Elle meurt en 2011 des suites d’une insuffisance cardiaque. À sa mort, sa collection de joaillerie est l’une des plus importantes au monde : les 290 lots qui la composent sont vendus aux enchères à New York les 13 et 14 décembre 2011. Parmi ces derniers, se trouvent des pièces de la Maison Cartier et des joyaux historiques passés par les ateliers du joaillier, offerts pour une grande majorité d’entre eux par les différents hommes ayant partagé sa vie.
Une parure de diamants et rubis

De son idylle avec le producteur Michael Todd (1909-1958) – le troisième de ses mariages et le seul qui ne se soldera pas par un divorce mais par la mort accidentelle de son époux –, il restera dans les mémoires un film de vacances, tourné en 1957 par l’une des amies proches de l’actrice, dans la villa La Fiorentina que le couple loue près de Saint-Jean-Cap-Ferrat. On y voit Liz heureuse au bord de la piscine, recevant du producteur, dans son écrin rouge, une parure en rubis et diamants de la Maison Cartier, composée d’un collier, de pendants d’oreilles et d’un bracelet. Le collier, créé par Cartier en 1951, peut également se porter en diadème. Cet été 1957, la pellicule en couleur capture ces instants de bonheur du couple, qu’Elizabeth Taylor a décrit plus tard en ces mots : « It was a perfect summer day and a day of perfect love. »
Une perle historique : la Peregrina

Une relation d’intime confiance s’est tissée entre l’actrice et Cartier au gré de ses visites des boutiques de Paris, Monte-Carlo, Londres et surtout New York. Outre les pièces de joaillerie achetées, elle confie le soin à la Maison de créer des montures pour ses pierres précieuses les plus prestigieuses. Des pierres historiques comme autant de démonstrations de l’amour que lui porte leur acquéreur, l’acteur Richard Burton.
Leur passion naît sur le tournage de Cléopâtre au début des années 60. Mariés de 1964 à 1974, ils divorcent avant un second mariage, plus bref, de 1975 à 1976. En 1969, pour la Saint-Valentin, Richard lui offre une perle fine poire achetée lors d’une vente aux enchères, alors identifiée comme la célèbre Peregrina de la cour d’Espagne de Philippe II (r. 1556-1598). Le couple fait appel aux dessinateurs de la Maison pour imaginer une monture de style Renaissance. C’est un portrait de Marie Tudor (1516-1558) portant un pendant terminé par une perle poire, conservé à la National Portrait Gallery à Londres, qui inspire l’actrice. Sur le dessin du collier, conservé par les archives de la Maison, Liz détermine à l’encre rouge ses choix, témoignage précieux et éloquent du dialogue engagé avec le joaillier.
Le diamant d’un couple mythique : le Taylor-Burton

La même année, Richard Burton lui achète une autre pierre d’exception, un diamant qui porte désormais le nom du couple, le Taylor-Burton. D’abord acquis par Cartier pour plus d’un million de dollars, ce diamant de 69,42 carats est aussitôt racheté par l’acteur, puis monté en collier par le joaillier, après avoir été exposé dans les vitrines des boutiques de New York et de Chicago. Des pièces de renommée plus discrète ont aussi leur faveur : deux ans auparavant, en 1967, Richard Burton lui offre une bague en or, dite Serpent dans les archives, datée de 1966 d’après un modèle créé l’année précédente. De même, l’actrice avait une montre Tank en or rose et or jaune (datée de 1959). En 1970, le couple est l’un des premiers à porter le bracelet Love, manifeste de leur histoire d’amour légendaire.
Un diamant ancien de forme cœur
Acquise en 1972 auprès de Cartier, cette autre pierre signe une nouvelle déclaration. Alors qu’ils attendent une correspondance au Kennedy Airport, Richard Burton demande à voir immédiatement ce diamant taillé en forme de cœur qu’il lui offre pour son quarantième anniversaire. Autour de la pierre, Cartier dessine alors pour Elizabeth Taylor une chaîne en or et rubis dans le style indien, qu’elle porte à la fête donnée pour ses 40 ans à Budapest.

