
Découvert en 1895 dans la mine sud-africaine de Jagersfontein, le diamant Jubilé, d’un poids de 245,35 carats, est un diamant blanc d’une clarté et d’une pureté exceptionnelles. Taillé à quatre-vingt-huit facettes, il donnera son nom à une nouvelle taille, combinaison de la taille rose et de la taille brillant.
En 1895, un colossal diamant brut de 650,80 carats est extrait de la mine de Jagersfontein, en Afrique du Sud. Vendu à un consortium de négociants londoniens, il est envoyé à Amsterdam afin d’être taillé. Les plus expérimentés des lapidaires travaillent longuement pour façonner dans le précieux brut deux diamants : l’un de forme poire de 13,34 carats – vendu au roi Charles Ier du Portugal pour son épouse –, l’autre de 245,35 carats. Pour ce dernier, les artisans mettent au point une taille nouvelle, combinaison à quatre-vingt-huit facettes de taille rose et de taille brillant, alliant modernité et sophistication. Le nom de la taille et du diamant lui-même s’impose assez naturellement : nous sommes en 1897, la reine Victoria fête ses soixante ans de règne… son jubilé de diamant.
En 1900, il est l’une des attractions de l’Exposition universelle de Paris. Peu après, c’est l’industriel et philanthrope indien Sir Dorabji Jamsetji Tata qui l’acquiert et le fait monter en aigrette pour turban, sur un fond de plumes blanches de héron. En 1935, trois ans après la mort de l’homme d’affaires, ses héritiers chargent Cartier Londres de le mettre en vente. En décembre de la même année, Cartier organise à Paris une grande exposition de diamants historiques dans laquelle figure le Jubilé. En 1938, à la demande de Paul-Louis Weiller, industriel, mécène et fidèle client de la Maison, le diamant est transformé en broche de facture très moderne : il est enchâssé dans une étoile à six branches serties de diamants taille baguette. Son nouveau propriétaire le prêtera par la suite à plusieurs reprises pour qu’il soit exposé : en 1960 notamment, à la Smithsonian Institution à Washington DC, et à Genève. En 1966, le Jubilé retourne en Afrique du Sud où il est présenté à Johannesbourg.
Aujourd’hui, le Jubilé appartient à un collectionneur privé.
