
John Pierpont Morgan (1837-1913) était un homme d’affaires américain qui fit fortune principalement dans les secteurs financiers, de l’énergie et du transport. Philanthrope, mécène, il fut aussi un éminent collectionneur.
Né en 1837 dans le Connecticut, John Pierpont Morgan effectue ses études en Europe avant d’intégrer le milieu de la finance new-yorkaise dans les années 50. Au début de la décennie suivante, il rejoint la firme bancaire de son père. En 1890, à la mort de ce dernier, J. P. Morgan ouvre l’entreprise familiale à de nouveaux marchés. Il entre dans le capital de compagnies de chemin de fer, investit dans l’industrie sidérurgique et soutient financièrement les travaux de Thomas Edison sur l’électricité. En 1892, il fonde la General Electric, l’un des plus influents conglomérats américains de l’époque.
Toujours dans le domaine des transports, J. P. Morgan étend ses activités au milieu maritime. Il acquiert plusieurs sociétés de cargos de fret et de navires de croisière, réunies au sein de l’International Navigation Company. Le trust englobe en 1902 la Leyland Line et la White Star Line, qui sera quelques années plus tard propriétaire du paquebot Titanic.
Membre éminent de la haute société new-yorkaise, J. P. Morgan fonde en 1891 le prestigieux Metropolitan Club, dont il assure la présidence jusqu’en 1900. Ce cercle très fermé, situé à l’angle de la Cinquième avenue et de la 60e Rue, comptait parmi ses adhérents les Vanderbilt et les Roosevelt – deux autres grandes dynasties américaines.
Financier, entrepreneur, visionnaire, homme du monde… J. P. Morgan est aussi un esthète réputé pour son goût sûr et une large érudition. Amateur d’art éclairé, il collectionne les tableaux de maître, les émaux de la Renaissance et des pièces de mobilier du XVIIIe siècle, exposées de nos jours au Metropolitan Museum of Art de New York. Bibliophile averti, il porte un vif intérêt aux manuscrits et estampes anciens. Il possédait notamment de très rares exemplaires de la Bible imprimée par Gutenberg au XVe siècle, des éditions originales, des dessins de Rembrandt, ainsi que des partitions manuscrites de Mozart et de Beethoven par exemple. L’ensemble est aujourd’hui conservé par la Morgan Library & Museum, fondée en 1924 par John Pierpont Morgan Junior en mémoire de son père.
J. P. Morgan porte également un intérêt notable aux gemmes. Il réunit une importante collection de pierres et minéraux, léguée à l’American Museum of Natural History de New York. Son apport à la gemmologie est reconnu par la profession : la morganite, découverte en 1910, a ainsi été nommée en son hommage.


La passion de J. P. Morgan pour le bel objet et les gemmes le conduit chez Cartier. Aux côtés des Vanderbilt, Astor ou Whitney, il fait partie des grands noms de la finance et de l’industrie américaines à fréquenter la boutique parisienne de la Maison. Parmi ses premières acquisitions figurent, entre autres, un spectaculaire diadème dit « Walkyrie », commandé auprès de Cartier Paris à l’été 1901, ainsi qu’un flacon à sels en jade gravé de 1904. En horlogerie, il fait preuve d’un œil averti pour l’innovation comme en témoigne l’achat d’une montre pendentif de forme cœur en platine de 1899.
J. P. Morgan décède à Rome en 1913. Il laisse à la postérité le souvenir d’une des personnalités les plus illustres de son époque.
