Tourmaline

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Rubellite, Paraïba, indicolite ou verdélite sont autant de variétés emblématiques du groupe des tourmalines, un ensemble de minéraux longtemps ignoré, mais dont le succès va croissant.
  • Composition chimique : silicate boraté d’aluminium, lithium et autres éléments
  • Transparence : transparent à translucide
  • Couleur : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, rose, noir, bicolore, polychrome
  • Dureté : 7-8 sur l’échelle de Mohs
  • Provenances principales : Brésil, Madagascar, Mozambique, Afghanistan, Nigeria, Russie

Étymologie, histoire et légendes

Le mot tourmaline proviendrait du cinghalais (langue de l’île de Ceylan, aujourd’hui Sri Lanka) turamali, qui signifierait « pierres mêlées ». Ce terme désignait, avant que l’espèce ne soit identifiée, des pierres jaunes que l’on trouvait dans les sables gemmifères.

L’histoire des tourmalines ne commence qu’au XVIe siècle, discrètement, même si la variété noire était déjà connue auparavant. Les premières pierres vertes furent trouvées en 1572. On les confondait alors avec des émeraudes, d’où leur nom de smaragdus brasilicus (émeraude brésilienne). Certaines furent employées pour orner la couronne de la Vierge de l’église Nossa Senhora da Penha de França à Lisbonne.

Au cours du XVIIIe siècle, les lapidaires d’Amsterdam repérèrent des pierres particulières dans des lots en provenance de Ceylan. Elles sont identifiées comme un nouveau type de gemme, appelé « pierre de Ceylan ». C’est à cette époque que l’appellation « turamali » est retranscrite en « tourmaline » en Europe.

L’utilisation de la tourmaline commence à se répandre en joaillerie durant le XIXe siècle. Le joaillier Charles Barbot la décrit ainsi dans son ouvrage de 1858 : « cette substance minérale […] résume à elle seule toutes les pierres précieuses et encore avec assez d’agrément ».

L’exploitation des riches gisements de tourmaline du Brésil ne commence cependant véritablement qu’au début du XXe siècle, avec l’arrivée des négociants allemands.

En 1987, un gisement de l’état de Paraïba produit des tourmalines de couleur turquoise, couleur jusqu’alors inconnue pour une gemme transparente. La pierre prend le nom de « Paraïba ». Par la suite, des pierres similaires ont été trouvées ailleurs, principalement au Mozambique : on parle alors de tourmaline « type Paraïba ».

Couleurs et utilisations

La tourmaline s’emploie sous diverses formes et tailles : ovales, coussins, souvent de grande taille, facettées ou cabochons.

La pierre est réputée pour son large spectre de couleurs.

La rubellite, riche d’une teinte entre le rose et le rouge, rehaussée d’une pointe de violet, est de plus en plus recherchée. Le fait qu’il soit relativement facile d’acquérir des pierres de grande taille justifie aussi cet intérêt.

L’indicolite, elle, dévoile des nuances bleues à bleu-violet. Assez rare, elle dépasse difficilement 10 carats. C’est une pierre recherchée et utilisée en joaillerie.

La variété verte de la tourmaline, appelée verdélite, peut se rencontrer dans de nombreuses nuances de vert et dans des tailles importantes.

La tourmaline Paraïba est surtout appréciée pour sa couleur bleu turquoise. Objet d’un véritable engouement, elle atteint des cotes élevées. Les pierres en provenance du Brésil sont petites et dépassent rarement 3 carats.

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La tourmaline peut également être bicolore ou polychrome. Les tourmalines vertes avec un centre rose à rouge sont dénommées melon d’eau.

Les autres variétés sont peu ou pas utilisées en joaillerie.

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Formation

Les tourmalines sont formées dans des pegmatites granitiques riches en lithium où elles peuvent atteindre de grandes dimensions, de quelques centimètres à plusieurs mètres.

La plupart des gisements primaires riches en tourmaline, comme ceux du Brésil, du Mozambique et de Madagascar, sont âgés de 500 à 550 millions d’années. Quelques gisements plus récents, comme ceux du sud de la Californie, se sont formés il y a environ 100 millions d’années. Ceux de l’île d’Elbe, en Italie, ont environ 6,2 millions d’années.

Les tourmalines se rencontrent également dans des gisements secondaires (hors de la roche où elles sont nées).

Gisements

Les mines historiques sont celles du Brésil, majoritairement situées dans l’État du Minas Gerais. L’exploitation des gisements de Madagascar et des États-Unis a débuté à la fin du XIXe siècle.

Le Mozambique est un pays source connu de longue date. Entre autres tourmalines, on y trouve des gemmes type Paraïba de très belle qualité. Le Nigeria se distingue aussi par la finesse de sa production.

Le gisement de Merelani en Tanzanie, déjà célèbre pour ses tanzanites, produit des tourmalines d’une couleur proche du vert émeraude. La Tanzanie, ainsi que le Kenya, sont des sources assez récentes, dévoilant des pierres de grande dimension et de belle cristallisation.

Les tourmalines d’Afrique offrent des possibilités nouvelles de création grâce à leurs couleurs souvent subtiles et des pierres parfois assez grandes.

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Certification et origine

Les rapports d’analyse des laboratoires de gemmologie ne font pas état de l’origine géographique des tourmalines.

Particularités

La tourmaline peut être assez incluse et présenter au cœur de la matière des petits cristaux, des givres et des aiguilles arrivant en surface. Ces éléments apportent parfois un certain flou, particulièrement dans les cabochons et les boules.

Conseils d’entretien

La tourmaline, compte tenu de son niveau de dureté sur l’échelle de Mohs, est plus tendre que de nombreuses autres gemmes et est sensible à la rayure et à la chaleur.

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