Orchidée

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Présente depuis les années 1920 dans le répertoire de la Maison, l’orchidée est aujourd’hui l’un des spécimens les plus emblématiques de la flore Cartier. Le joaillier l’a choisie pour sa beauté singulière comme pour sa force de caractère.

Premières occurrences d’une fleur emblématique

Si la flore est une source d’inspiration majeure pour les joailliers, Cartier se distingue par l’audace de ses créations comme le choix d’espèces plus originales, à l’instar du cactus et de l’orchidée.

Celle-ci apparaît dans les registres de la Maison dès les années 1920. Les archives conservent notamment le dessin d’un peigne orné de fleurs, évoquant des orchidées stylisées, fidèles aux lignes épurées de l’Art déco alors à son apogée. La pièce finale, vraisemblablement composée de quatre orchidées, fut présentée en 1925 à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes. Elle suscita l’admiration de tous, dont celle d’Adolf de Meyer, chroniqueur pour le magazine Harper’s Bazaar : « Tout aussi charmant, un peigne circulaire pour chevelure courte, à porter derrière la tête, avait sur chaque côté deux gros bouquets d’orchidées en diamants parsemés d’onyx, les fleurs reposant sur les cheveux au-dessus des oreilles. »

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Parmi les occurrences de l’orchidée les plus remarquables de ce début de XXe siècle se trouve également une broche réalisée pour une commande en 1937. La pièce est composée d’améthystes et d’aigues-marines facettées de formes géométriques, un métissage audacieux, caractéristique du « goût Toussaint ». 

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En effet, sous l’influence de Jeanne Toussaint – directrice de la création de Cartier à partir de 1933 –, la flore se fait davantage présente et se teinte d’un naturalisme plus prégnant. Les compositions, à l’image de cette broche, suggèrent la nature par leurs lignes fluides, néanmoins rehaussées par la note stylisée de l’association, parfois inédite, de pierres calibrées de couleurs.

Des compositions saisissantes de réalisme

L’orchidée s’est imposée au cours de la période contemporaine comme l’un des spécimens les plus emblématiques de la flore Cartier.

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En 2005, une collection de Haute Joaillerie, intitulée Caresse d’orchidées, lui est entièrement dédiée, traduisant au fil d’une soixantaine de pièces inédites l’étonnante vitalité de la fleur. Pour restituer la forme singulière de ses pétales et traduire leur fluidité, les dessins poussent plus loin encore la précision de la ligne, explorent les effets de contraste entre plein et vide et portent une attention particulière au travail des volumes et du modelé. Vert printanier, rose et rouge intense, jaune solaire ou blanc éclatant… la richesse de la palette participe également à refléter la grande diversité de variétés de l’espèce.

Parmi les pièces les plus exceptionnelles, un collier de boules d’émeraude et de gouttes de rubellite synthétise parfaitement l’esprit de cette collection. Au centre, une fleur saisissante de réalisme rehausse une impressionnante rubellite de 18,40 carats. Les pétales sont d’une grande délicatesse : chacun est unique par son dessin et se découpe avec précision, sublimé de lignes pavées de rubis évoquant les veines d’orchidée. Le naturalisme de la pièce est prolongé par la cascade d’émeraudes et de rubellites, qui forment un pendant asymétrique. Incarnant la luxuriance de la nature, cet arrangement très organique semble s’épanouir progressivement, presque s’alourdir sous le poids des pierres, prêtes à éclore à leur tour telles des baies précieuses.

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Depuis 2007, l’orchidée se prête aussi à de fins bijoux. Or rose et calcédoine, or gris et diamants et même onyx… les pièces jouent d’une palette solaire ou graphique tout en poursuivant l’exploration du registre naturaliste. Même lorsqu’ils sont dessinés par des lignes essentielles, les pétales ne sont jamais aplanis, mais toujours modelés en volume.

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Le défi de la sculpture

Si l’orchidée charme par sa vitalité comme son apparente fragilité, elle représente un véritable défi pour le joaillier, qui doit surmonter la résistance des matières pour y faire éclore des fleurs précieuses pleines de vitalité. C’est notamment le cas des parures sculptées en pierres dures. Engagée en faveur de la préservation de savoir-faire rares, la Maison dispose, depuis 2010, de son propre atelier de glyptique. Sous les mains expertes des sculpteurs, blocs de rubellite, de morganite ou d’autres pierres s’animent d’une souplesse et d’une légèreté inattendue. Les créations attestent de la plasticité sculpturale de l’orchidée et incarnent la délicatesse comme le caractère de la fleur.

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