Or

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Premier des métaux précieux, l’or est employé en joaillerie et dans les arts depuis l’Antiquité. Jaune mais aussi rose, gris, vert… il peut prendre différentes teintes grâce à des alliages avec d’autres métaux.
  • Famille : métal
  • Couleurs : principalement jaune, gris, rose
  • Dureté : 2.5 sur l’échelle de Mohs (or pur)
  • Provenances : Afrique du Sud, États-Unis, Canada, Australie, Russie, Chine

L’or, propriétés et gisements

L’or se trouve à l’état natif dans du quartz ou de la pyrite, deux espèces minérales provenant des dépôts d’alluviaux ou des roches. Il a la propriété d’être ductile : aisément malléable, il peut s’étirer sans se rompre. Une once (31,10 g) peut donner une large feuille de 28 m² après une fusion à 1 064 °C. Il ne s’oxyde ni à l’air, ni à l’eau. Aujourd’hui, les principaux sites d’extraction d’or se trouvent en Afrique du Sud, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Russie et en Chine, le plus important pays extracteur d’or.

En joaillerie, l’or est utilisé dans différentes nuances rendues possibles grâce à différents alliages, maniant l’or pur à un ou plusieurs autres métaux. La formation des alliages s’exprime par une unité de mesure : le carat. Celui-ci représente la proportion d’or pur d’un alliage, sur un total de 24 portions d’or pur. Un or de 18 carats se compose ainsi d’un alliage de 75 % d’or pur et de 25 % d’autres matériaux.

  • L’or jaune est formé à partir d’un alliage de 75 % d’or pur, de 12,5 % d’argent et de 12,5 % de cuivre.
  • L’or rose est formé à partir d’un alliage de 75 % d’or pur, de 20 % de cuivre et de 5 % d’argent.
  • L’or gris est formé à partir d’un alliage de 75 % d’or pur et de 25 % de palladium.
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Symbolique et histoire de l’or

Appréciée depuis l’Antiquité, la préciosité de l’or se retrouve exprimée dans son étymologie latine aurum, suggérant à la fois la richesse et l’éclat. Sa symbolique traverse les civilisations et les âges. En Mésopotamie, l’or est associé au soleil, en raison de sa nature étincelante, et revêt un caractère divin. Symbole de pouvoir en Égypte ancienne, son usage est réservé au pharaon et à sa cour. Il incarne également une promesse d’éternité du fait de son inaltérabilité, comme en témoigne la découverte de tombes antiques richement ornées. À la manière des reliquaires enchâssant les restes des saints martyrs, il distingue l’ordinaire de l’extraordinaire.

L’or étant convoité pour sa rareté dès l’Antiquité, plusieurs sites d’extraction sont alors déjà connus en Mésopotamie, en Grèce ou encore en Nubie. C’est cependant la conquête de l’Amérique au XVe siècle par les Espagnols qui marque le début de l’abondance de l’or. L’utilisation du métal précieux s’étend à d’autres usages que la joaillerie et les arts décoratifs. Au milieu du XIXe siècle, les États-Unis deviennent le premier producteur d’or au monde grâce à la mise à jour de nouveaux gisements dans l’ouest du pays, provoquant d’ailleurs une migration des populations en quête de richesses. Par la suite, d’autres sources sont découvertes de par le monde, comme en Afrique du Sud et en Australie.

Cartier, l’or dans tous ses états

Durant la seconde moitié du XIXe siècle, l’or constitue la majeure partie des créations de la Maison. Il est considéré à l’époque comme le métal le plus précieux avec l’argent. Ciselé ou guilloché, il fait l’objet d’un travail artisanal poussé permettant de jouer avec différents effets de texture. Au tournant du XIXe siècle, l’arrivée du style guirlande généralise néanmoins l’utilisation du platine ; de même la période Art déco privilégie la sobriété des métaux précieux blancs. On retrouve toutefois l’or jaune à partir des années 1920 dans les créations de la Maison inspirées par les grandes civilisations lointaines. On le distingue sur des étuis à cigarettes d’influence persane ou encore sur des bracelets chimères inspirés de la production joaillière chinoise.

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L’or est magnifié sous l’influence de Jeanne Toussaint, directrice de la création à partir de 1933. Elle privilégie l’utilisation de l’or jaune, un choix dans lequel on reconnaît probablement son goût pour la joaillerie indienne. Sous son impulsion, le métal déploie sa dimension généreuse et est apprécié pour sa couleur chaleureuse. Il est associé à des pierres précieuses et fines, offrant des pièces colorées. En 1937, le magazine Femina consacre ainsi le retour de l’or en titrant un article dédié à Cartier : « Voici le bijou d’or ».

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Dans la continuité des années 1930, l’éclat de l’or jaune inspire les créateurs de la Maison et connaît un vif attrait jusqu’aux années 1970. Les créations, toujours plus abstraites, sont empreintes de force et d’audace. Le traitement de l’or devient davantage sculptural grâce à un savoir-faire encore plus poussé et diversifié : il est travaillé sous forme de fils striés comme sur les bracelets « tuyau à gaz », tressé comme sur le collier Palmier de 1949 ou encore subtilement ajouré. Ainsi, le métal se prête au jeu des joailliers et revêt une multitude de formes. Boules, picots et rubans d’or témoignent de la virtuosité des ateliers. Certaines créations osent même métisser les techniques, comme sur le nécessaire en forme d’œuf de 1958 acquis par Lady Deterding en 1960 : le subtil guillochage du réceptacle contraste avec les pastilles d’or lisse constituant la lanière, offrant un bel exemple de jeux de textures.

Les différentes nuances de l’or illustrent également le potentiel décoratif de ce métal. Imaginée en 1924 par Louis Cartier, la bague aux trois anneaux – plus tard baptisée « Trinity » – devient une icône joaillière de la Maison au cours des années 1970. Sa singularité repose sur le métissage des trois couleurs d’or qui la composent : rose, jaune et gris.

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À la fin des années 1990, la collection Paris Nouvelle Vague sublime l’or par des colliers résille en cascade, des bagues à franges en feux d’artifice ou au volume gourmand… Le métal précieux exprime toute sa gaieté. En 2013, le joaillier dote la collection de nouvelles pièces en or mariant textures, nuances et volumes inédits pour toujours plus d’allégresse.

Doté d’une grande malléabilité, l’or est travaillé dès l’Antiquité à l’aide de techniques qui se perpétuent jusqu’à nos jours. Granulation et ciselure ont notamment été employées par les artisans de la Maison, respectivement sur le cadran de montres exceptionnelles ainsi que sur un pendentif de 2015 figurant une envolée d’hirondelles. Métal intemporel, l’or fait vivre la tradition et le savoir-faire dans la modernité.

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