
Riche héritière américaine, Evalyn Walsh McLean (1886-1947) a acquis chez Cartier deux diamants de légende : le Hope et l’Étoile de l’Est.
Née en 1886 à Denver, dans le Colorado, Evalyn est la fille du richissime Thomas F. Walsh, immigrant irlandais devenu millionnaire après avoir découvert des mines d’or. Elle grandit dans un milieu privilégié et est très entourée par son père.
En 1908, Evalyn épouse Edward Beale McLean, héritier du magnat de la presse John Roll McLean, propriétaire notamment du très réputé et rentable Washington Post.

Au cours du voyage de noces, le jeune couple fait une étape à Paris, où il se rend dans la boutique Cartier de la rue de la Paix le 15 décembre. Evalyn dispose de cent mille dollars offerts par son père pour son cadeau de mariage. Son choix se porte sur un collier en platine orné d’une perle fine de 32,50 grains à laquelle sont suspendus une émeraude hexagonale de 34,50 carats et le légendaire Étoile de l’Est, un diamant poire de 94,80 carats. Evalyn raconte dans ses mémoires avoir été littéralement hypnotisée par la pierre. « Jamais je ne pourrai échapper à l’ensorcellement de cet objet ! » déclare-t-elle à son époux. Problème : la pièce est affichée au prix de cent vingt mille dollars… La somme excède le budget de la jeune mariée, mais après réflexion, elle décrète que le collier sera à la fois son cadeau de mariage et aussi celui de Noël !
Deux ans plus tard, en 1910, Evalyn Walsh McLean est de nouveau de passage à Paris. Informé de son séjour dans la capitale, Pierre Cartier lui fait savoir qu’il souhaiterait la rencontrer. Elle accepte et le reçoit à son hôtel, le Bristol, où il se rend muni d’un petit paquet cacheté de cire. Si modeste que soit le colis, il renferme l’une des plus exceptionnelles pierres qui existent de par le monde : le diamant bleu Hope. Evalyn Walsh McLean n’est pas immédiatement attirée par la gemme. Peut-être a-t-elle eu vent de la soi-disant malédiction qui l’entoure… Plein de ressources, Pierre Cartier a alors l’idée de lui laisser le diamant un week-end entier – à l’issue duquel elle n’envisage plus de s’en séparer. Il faudra cependant plusieurs mois de négociation pour que l’affaire soit conclue.

Deux ans après le décès d’Evalyn, en 1949, un joaillier new-yorkais fit l’acquisition de l’intégralité de sa collection de bijoux, dont le Hope, pour finalement en faire don en 1958 à la Smithsonian Institution de Washington. Il y est exposé depuis.
