Avec ses riches nuances de vert et sa matière plus ou moins translucide ou opaque, la chrysoprase fait partie des variétés de calcédoine les plus prisées.
- Famille gemmologique : calcécoine
- Composition chimique : silice (oxyde de silicium)
- Couleur : vert
- Dureté : 7 sur l’échelle de Mohs
- Transparence : translucide à presque opaque
- Provenances réputées : Australie, Tanzanie, États-Unis, Brésil, Pologne, Turquie, Kazakhstan
Étymologie, histoire et légendes
Chrysoprase vient du grec khrusos, qui signifie « doré », et prason, pour poireau. La traduction littérale « poireau doré » fait référence à sa couleur. La chrysoprase est une pierre dont l’utilisation est particulièrement ancienne.
On retrouve des témoignages historiques de son emploi dès l’Antiquité, comme dans Histoire naturelle de Pline l’Ancien ou dans la Bible. Les Grecs, les Romains et les Égyptiens s’en servaient pour réaliser des intailles et des camés. Au Moyen Âge, la gemme se vit attribuer de nombreuses vertus prophylactiques. Ainsi croyait-on qu’elle permettait de rendre invisible, de détecter des poisons ou encore de guérir de la goutte.
Son caractère translucide encouragea les artisans à la travailler sous forme de boule ou de cabochon, comme en attestent de nombreux bijoux datés du XIXe siècle.
Chrysoprases célèbres
La chrysoprase fut la pierre de prédilection de plusieurs personnages historiques. Le légendaire roi de Macédoine Alexandre le Grand (356–323 av. J.-C.) aurait par exemple eu pour habitude de toujours en porter une à sa ceinture lors des batailles afin, croyait-il – selon les pouvoirs attribués à la gemme – de s’assurer succès et victoires militaires. Il l’aurait ensuite perdue lors du passage d’une rivière, lorsqu’un serpent tenta de mordre la selle de son cheval. Cette perte fut synonyme de mauvais présage pour lui, qui ne put plus jamais gagner la moindre bataille.
Le roi Frédéric II de Prusse (1712–1786) était également particulièrement attaché à cette pierre, n’hésitant pas à en intégrer à la décoration de son palais de Sanssouci.
Couleurs et utilisations
La chrysoprase est verte et présente de multiples nuances : vert vif, vert-jaune, vert bleuté ou vert soutenu. Sa couleur est due à de minuscules inclusions de nickel, majoritairement sous forme de kérolite. Ces inclusions sont dispersées dans toute la matrice siliceuse et sont logées dans les micropores. La teinte jaune est due aux ions Fe3+ et la teinte bleue apparaît par diffusion de lumière réfléchie du fait de microdéfauts.
Issue de la famille des calcédoines, la chrysoprase possède une structure fibreuse radiale, avec une texture à grains fins se prêtant particulièrement à une taille en boule ou en cabochon. La pierre peut être translucide à opaque, avec des inclusions fibreuses blanches et des petits points noirs. Des zones nuageuses, vert clair à blanchâtres, sont également observables. Ces inclusions sont acceptées en fonction de la qualité de la cristallisation et de la dimension des pierres taillées obtenues.
De façon générale, une chrysoprase est considérée de belle qualité lorsqu’elle est translucide, d’une couleur lumineuse, et qu’elle présente peu d’inclusions.
Formation
Riche en fer et en magnésium, mais pauvre en silice, la chrysoprase se forme dans les veines d’une roche du manteau terrestre appelée serpentinite. Tandis que la formation des autres variétés de calcédoine a lieu à 150 °C environ, celle de la chrysoprase nécessite des températures allant jusqu’à 200 °C.
Gisements
Le premier gisement significatif de chrysoprase a été trouvé en Pologne, au sud de Wroclaw, en 1425. Actuellement, les gisements de chrysoprases sont plutôt rares. Les principaux sont localisés en Australie, en Tanzanie et aux États-Unis, mais on en retrouve également en Pologne toujours, au Kazakhstan, au Brésil et en Allemagne.
L’Australie fournit des pierres de belle qualité du fait de la forte proportion de nickel dans le sol. La mine Gumigil, située dans le Queensland, à l’est du pays, est d’ailleurs la source de chrysoprase la plus importante au monde. Découverte en 1905, puis exploitée à partir de 1959, elle a atteint son pic de production dans les années 1990.
En Tanzanie, la mine la plus importante se situe au sommet de Iyobo Mountain, à 75 km au nord de Dodoma. Elle est exploitée depuis une trentaine d’années.
Traitement, certification et origine
La chrysoprase n’est pas soumise à un traitement. Les laboratoires ne sont actuellement pas en capacité d’établir l’origine géographique des différents spécimens à partir d’analyses. La pierre peut cependant être imitée avec de la calcédoine verte baignée et colorée par du chrome, très présente sur le marché. La chrysoprase naturelle de belle qualité reste donc rare.
