
Imaginées par Cartier en pleine Seconde Guerre mondiale, les broches Oiseau en cage et Oiseau libéré sont des créations résolument engagées : la première symbolise la protestation contre l’occupant allemand, la seconde évoque la joie de vivre retrouvée au lendemain du conflit.
En 1942, Jeanne Toussaint, directrice de la création, prend l’initiative de créer sur un dessin de Pierre Lemarchand des broches dites « Oiseau en cage ». D’une apparente naïveté, ces pièces dissimulent en réalité une forte charge symbolique : protester contre l’Occupation. Une provocation qui n’échappe pas aux gradés nazis, lesquels résident pour beaucoup au Ritz, tout proche de la boutique Cartier de la rue de la Paix, dont chaque vitrine est décorée d’une broche… Questionnée par les forces allemandes, Jeanne Toussaint est sommée de s’expliquer. Elle échappe cependant à toute poursuite tant l’intention contestataire est difficile à prouver au regard de la fantaisie des dessins.



Deux ans plus tard, à la Libération, Jeanne Toussaint a l’idée de détourner le même motif : l’oiseau est à présent sorti de sa cage. Torse en corail, ailes en lapis-lazuli, œil en saphir, tête en diamant et bec en platine… la broche reprend les couleurs du drapeau français pour célébrer avec patriotisme la fin du conflit mondial.

