Barbara Hutton

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La vie de Barbara Hutton (1912-1979), célèbre héritière et figure éminente de la Café Society, est rythmée par les évènements mondains, ses multiples mariages et l’achat de bijoux d’exception chez Cartier.

Barbara Woolworth Hutton naît à New York en 1912. Petite-fille de Frank W. Woolworth, fondateur de la célèbre chaîne américaine de magasins qui porte son nom, elle hérita à 21 ans de sa considérable fortune – devenant ainsi l’une des plus riches et jeunes héritières de son temps.

Trois ans auparavant, Barbara avait fait une entrée remarquée dans la haute société new-yorkaise, débutant la saison sous le patronage de sa tante, Marjorie Merriweather Post. Aux thés bienséants succèdent un dîner au Casino de Central Park puis un bal au Ritz-Carlton de Madison Avenue. Barbara s’y amuse, se grise de ces mondanités et s’égaye de ses premiers succès auprès de la gente masculine.

Un homme gagne son cœur. Il s’agit du prince géorgien Mdivani, qui lui fait sa demande en lui tendant un écrin Cartier. Leur mariage, célébré à Paris en juin 1933, donna lieu à six jours de fastes. Des centaines d’invités y furent conviés, parmi lesquelles les personnalités les plus en vue de l’époque, telles que Daisy Fellowes et Ganna Walska. Plus somptueux encore furent les cadeaux destinés à la jeune mariée, devenue princesse. Son père, Franklyn Hutton, lui offrit un splendide collier réalisé par Cartier, composé de 53 perles fines. La presse, qui suivait minutieusement tous les détails du mariage du siècle, décrivit ce bijoux comme « l’un des rangs de perles les plus rares jamais vendus ».

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La jeune femme reçut aussi à cette occasion un collier de 27 boules de jade jadéite à la valeur et aux diamètres hors du commun, vraisemblablement issues d’un même brut taillé au XVIIIe siècle sous la dynastie Qing. Un fermoir orné d’un diamant navette est d’abord ajouté par Cartier. En 1934, le joaillier en créa un autre, géométrique, serti de rubis dont le rouge contrastait audacieusement avec le vert du jade. La même année, Barbara Hutton commanda une bague dans la même esthétique pour composer une parure. Le collier, acquis en 2014 par la Maison pour la Collection Cartier, est désormais régulièrement exposé dans les musées les plus prestigieux au monde.

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Ces cadeaux de noces scellèrent une relation durable entre l’une des reines de la Café society et le « roi des joailliers ». Barbara Hutton ne connût pas la même constance dans ses histoires d’amour. En 1935, elle divorçait du prince Mdivani pour convoler, dès le lendemain, avec le comte Haugwitz-Reventlow. Trois ans plus tard, la rupture était consommée. La presse relate ces infortunes à répétition, titrant régulièrement sur les mésaventures conjugales de la « poor little rich girl », notamment lors de sa séparation en 1945 d’avec son troisième époux, l’acteur Cary Grant. Suivront quatre autres mariages, tous conclus par un divorce.

Barbara s’adonne à une vie mondaine des plus luxueuses, parcourant le monde et séjournant dans ses nombreuses résidences, avec une préférence particulière pour son palais de Tanger dont elle apprécie le charme oriental et la tranquillité.

 

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Elle collectionne les bijoux, achetés en grand nombre chez son joaillier favori. Parmi les plus remarquables, les émeraudes Romanov, ayant jadis appartenu à Maria Pavlovna, épouse du grand-duc Vladimir et également cliente fidèle de la Maison. D’abord distribuées entre une paire de pendants d’oreilles, un collier et une bague dans les ateliers de Cartier Londres en 1936, elles ornèrent ensuite un collier transformable en diadème exécuté par Cartier Paris en 1947.

Si Barbara Hutton se passionne pour les pierres d’exceptions, elle succombe aussi dès la fin des années 1950 et au cours de la décennie suivante aux créations animalières de Cartier. Contrairement à la duchesse de Windsor qui jeta son dévolu sur la panthère, Barbara lui préfère la sensualité magnétique du tigre. En témoignent sa broche-pince réalisée par les ateliers de Paris en 1957 et ses pendants d’oreilles commandés en 1961, aujourd’hui dans la Collection Cartier.

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La collection de bijoux de Barbara Hutton contribua à sa célébrité. Encensée par-delà les frontières et les époques pour son goût sûr et ses qualités d’esthète, elle demeure aujourd’hui une référence en termes d’élégance.