

Le filigrane est l'art délicat de créer des motifs par le travail de fils de métaux précieux torsadés, entrelacés et soudés sur une même pièce de métal. S’il trouve son origine dès l’Antiquité, il est aujourd’hui notamment transmis au cœur de la Maison des métiers d’art de Cartier et réinventé pour s’adapter à l’univers et à l’échelle de l’horlogerie joaillière.
Apparu en Mésopotamie et en Égypte au début de l’Antiquité, le filigrane est une technique d’orfèvrerie qui consiste à concevoir un décor à partir de grains d’or, d’argent ou de cuivre accolés les uns aux autres et étirés à la filière (plaque percée de trous aux diamètres dégressifs dans lesquels le métal est réduit à l’épaisseur souhaitée). Entrelacés et soudés sur un support, les fils de métal forment alors un délicat motif. Cette technique se développe dans les pays bordant la Méditerranée puis en Asie, avant d’acquérir bien plus tard ses lettres de noblesse au Portugal. À son apogée, elle est employée comme décor de l’orfèvrerie religieuse et civile, l’armurerie et les garnitures de vêtements, avant d’être peu à peu délaissée à partir du XVIIIe siècle.
En intégrant le filigrane aux savoir-faire transmis de maître à apprenti au sein de la Maison des métiers d’art, Cartier choisit de contribuer à la préservation, tout comme pour la granulation ou l’émail, d’un patrimoine humain ancestral.
Dans les années 2010, l'enjeu fut d’adapter le filigrane aux dimensions réduites d’un boîtier de montre. Les artisans de la Maison travaillèrent de très fins fils d’or et de platine martelés à l’aide d’un outillage créé spécialement pour l’occasion. Torsadés, laminés, enroulés, coupés en petits anneaux, ces fils furent assemblés selon la technique du filigrane « à jour », les fils d’or étant fixés les uns aux autres et non pas sur un fond de métal.
En 2015, une montre fut ainsi créée. Représentant un couple de panthères, elle associait l’art du filigrane au travail de la laque et au sertissage.
