
L’agate, variété de calcédoine, se caractérise par les nombreuses nuances de couleurs et de motifs qui l’ornent. Elle est employée depuis l’Antiquité aussi bien en joaillerie que dans la conception d’objets décoratifs.
- Groupe : calcédoine
- Composition chimique : silice (dioxyde de silicium)
- Couleurs : polychrome en couches alternées avec des teintes jaune, orange, marron, rouge brique opaque, bleuâtre et des nuances de gris allant jusqu’au gris sombre (le noir n’existe pas naturellement)
- Transparence : translucide à opaque
- Dureté : 6,5 (échelle de Mohs)
- Provenances principales : Brésil, Panama, Australie, Madagascar
Étymologie, histoire et légendes
L’agate tient son nom du grec akhatês, un cours d’eau de Sicile (aujourd’hui le Dirillo) près duquel elle aurait été découverte.
Elle était réputée offrir protection durant les batailles en retournant les armes des agresseurs contre eux-mêmes et en rendant leurs porteurs invisibles. On lui conférait également le pouvoir d’étancher la soif, d’éloigner la fièvre ou encore de détourner les tempêtes.
Convoitée depuis l’Antiquité, l’agate était aussi bien utilisée dans la confection de bijoux, principalement des camées, que dans la création d’objets précieux ou utilitaires. Des coupes, vases, sceaux et amulettes, sculptés par les Égyptiens et les Sumériens, ont été retrouvés dans des tombeaux datant du IIIe millénaire avant J.-C. Les Grecs et les Romains utilisaient aussi l’agate gravée pour les sceaux officiels.
L’agate est décrite au IVe siècle avant J.-C. par Théophraste dans son traité consacré aux pierres. Au Ier siècle avant J.-C., Mithridate le Grand, roi du Pont (un royaume antique au sud de la mer Noire), possédait une collection réputée contenant entre 2 000 et 4 000 coupes en agate.
Depuis la fin du XVe siècle en Europe, l’histoire de l’agate est liée au développement du grand centre lapidaire allemand d’Idar-Oberstein.
Agates célèbres
La coupe dite « tasse Farnèse » du Musée archéologique de Naples (Italie), le Grand Camée de la Sainte-Chapelle et la coupe des Ptolémées du Cabinet des médailles (France) sont parmi les plus remarquables chefs-d’œuvre conservés. On trouve de belles agates et de beaux objets en agate dans tous les musées du monde ayant une section lapidaire ou minéralogique. Citons la Schatzkammer de Munich, la Voûte verte de Dresde (Grünes Gewölbe), le musée du Louvre, le British Museum de Londres et la Smithsonian Institution de Washington.

Couleurs et utilisations
L’agate est une variété de calcédoine présentant des couches successives de couleurs variées. Ces dernières forment des dessins aléatoires de bandes, tâches, lignes droites, courbes brisées ou festonnées, d’où les qualificatifs, plus ou moins évocateurs, d’agates paysage, œillée, niccolo (à bandes sombres et claires), fleurie, ponctuée, panthère, dendritique, œuf de tonnerre, etc.
Les camées et les intailles jouent de la superposition des couches en faisant s’y distinguer par contraste un motif sculpté.
Les inclusions sont nombreuses au sein de la roche et participent aux variétés non-rubanées que sont les agates mousse, flamme, arborisée, dendritique, etc.
Formation
On trouve les agates sous forme d’agrégats massifs nodulaires (oblongues) ou plus ou moins sphériques. En tant que calcédoines, elles sont une forme de silice caractérisée par l’agencement de deux quartz dont la composition est identique, mais la structure cristalline est différente. L’agate se forme à basse température en milieu volcanique. Elle peut parfois cristalliser en prenant la place de matières organiques tels que les os de dinosaure, les coquillages, les coraux ou les arbres.


Gisements
Jusqu’au début du XIXe siècle, les plus gros gisements d’agate étaient en Inde, en Égypte et en Allemagne. Actuellement, les mines les plus productives se situent au Brésil. L’agate se retrouve également dans de nombreux autres gisements dans des qualités variables.
Certification et origine
L’agate ne donne pas lieu à certification.
Conseils d’entretien
L’agate craint les chocs.

