Si la Maison Cartier est renommée pour ses représentations naturalistes d’animaux sauvages, elle se distingue aussi par des interprétations plus stylisées voire abstraites. La présence du félin ou du reptile est subtilement suggérée par un détail de son anatomie, retenu pour sa force graphique. La première panthère de l’histoire de la Maison fut ainsi abordée par son pelage tacheté en 1914. Les serpents, depuis les premiers temps du XXe siècle, sont aussi couramment interprétés au travers de leurs écailles ou restitués à partir de cercles figurant ses anneaux.


En 2016, la Maison marque un nouveau jalon dans l’évocation animalière aux confins de l’abstraction. Dans le cadre de la collection Cartier Magicien, le joaillier – confirmant de nouveau sa passion des grandes civilisations – s’approprie le mythe aztèque du dieu serpent à plumes Quetzalcóatl. Créativité et savoir-faire se marient pour donner naissance à une parure inédite. D’une souplesse inouïe, les lignes sinueuses du collier s’ornent de motifs en forme de plume évoquant la déité mésoaméricaine. Le dessin est souligné d’un trait calligraphique de laque noire, dont la profondeur stimule visuellement, par un jeu d’ombres, la sensation de mobilité de la pièce. Le collier semble ainsi s’enrouler autour du cou… À la nature organique du reptile divin s’ajoute le surnaturel mystique, figuré par la rubellite pain de sucre dont le charme magnétique anime la pièce d’une aura puissante.
