Artisanat essentiel de la joaillerie, le sertissage consiste à fixer des pierres sur la monture d’un bijou.
L’art délicat du sertissage permet de mettre en valeur de façon optimale les qualités et l’originalité de chaque pierre. Il en existe plusieurs techniques.
Le serti clos, ou rabattu, est certainement le plus ancien. À l’aide d’échoppes, le sertisseur masse le métal de la monture (argent, or, platine) autour de la pierre, puis le rabat sur elle, au niveau du rondiste (ceinture de la gemme délimitant ses parties supérieure et inférieure).
Très ancien également, et guère plus appliqué en joaillerie contemporaine, le serti millegrain consiste à maintenir les pierres par une multitude de petites griffes perlées, qui accentuent l’impression de rayonnement de leur éclat. On peut notamment en admirer le résultat sur des diadèmes ou des broches réalisés au début du XXe siècle par la Maison.

Cartier dépose en 1933 le brevet du serti invisible. Celui-ci fait disparaître la monture et donne aux pierres leur maximum d’éclat. Impérativement de forme angulaire à leur base, les gemmes sont disposées côte à côte et gravées sur la culasse (partie inférieure) de gorges en forme de V, qui viennent parfaitement s’ajuster à des rails de métal. Chaque pierre est ainsi glissée sur le rail, contre sa voisine. Ce type de serti a été relativement peu employé, car il avait l’inconvénient de modifier la forme des pierres et de les rendre inutilisables sur toute autre monture classique.
Plus modernes, les sertis à griffes, à clous et à grains permettent de dégager largement la pierre du métal, et ainsi de mieux la mettre en valeur. Si le principe demeure le même, les techniques diffèrent toutefois. Le serti à griffes revient à ramener sur la table (facette supérieure) de la pierre de petites griffes de métal fixées sur le chaton. Le serti à clous revient à rabattre de fines tiges de métal dont l’extrémité est façonnée en tête-de-clou. Enfin, il est également possible de rabattre des copeaux de métal levés sur le pourtour de la monture – c’est le serti à grains.

Afin d’accentuer le réalisme de ses créations félines, Cartier réinterprète ce type de sertissage en inaugurant le serti pelage. Une technique spécifique à la Maison, qui imite la fourrure de la Panthère, consistant à encercler la pierre de minuscules fils de métal rabattus, reproduisant ainsi l’effet du pelage de l’animal.
Communément employé en joaillerie, le serti pavé, permet quant à lui de couvrir une monture de pierres de dimensions variables en les plaçant les unes à côté des autres. Entre chaque gemme, des grains sont poussés pour les maintenir.

