
Pièce ornementale proche du bandeau et traditionnellement distinctive de la royauté, le diadème est l’une des pièces de joaillerie emblématiques de Cartier. Depuis plus d’un siècle, les créations de la Maison coiffent nombre de têtes couronnées, de la reine des Belges à la princesse de Galles.
Trésor d’émerveillement à forte charge symbolique, le diadème est une pièce maîtresse de l’art de Cartier. Le joaillier impose très tôt son style, entre élégance et épure, formes traditionnelles et esthétiques audacieuses.
C’est le style d’inspiration Louis XVI, dit « guirlande », qui prédominait au tournant du XXe siècle dans la production de la Maison. Ce répertoire néo-classique s’alliait à un usage pionnier du platine, généralisé par Cartier : entrelacs, rinceaux et volutes florales, façonnés avec une finesse inédite dans ce nouveau métal, ornent ainsi des compositions aux saisissants effets de lumière. Les diadèmes de cette facture étaient très appréciés d’une clientèle aussi exigeante qu’illustre, comptant aussi bien des membres de familles royales – parmi lesquelles Élisabeth reine des Belges, qui acquit en 1912 un diadème rinceaux réalisé deux ans plus tôt – que de grands aristocrates et les nouvelles élites bourgeoises européennes comme américaines.
Parallèlement, Cartier imagina d’autres expressions esthétiques. Ainsi en allait-il des ornements kokoshnik, inspirés des coiffes populaires russes, caractérisées par un croissant auréolant la tête et pointant vers l’avant. Traditionnellement imposants, ils sont allégés au profit de pièces souples aux lignes épurées soutenant délicatement en pendants des gouttes de diamants et des perles fines. Des créations moins stylisées étaient également présentes chez Cartier, à l’image du diadème à feuilles d’olivier de 1907 faisant partie de la corbeille de mariage de la princesse Marie Bonaparte.


Au style « guirlande », qui s’étendit principalement de 1899 jusque vers 1914 et même au-delà via des commandes, succéda le style moderne, combinant formes abstraites et associations de couleurs. Un diadème réalisé en 1914, jouant du contraste entre l’acier noirci, le blanc d’autant plus éclatant de diamants poire et le rouge vif de rubis calibrés, illustre parfaitement cette esthétique puissante.
La période suivant la Première Guerre mondiale, même si elle mit un terme à la joaillerie de la Belle Époque, ne se détourna pas pour autant du diadème, qui tendit néanmoins à se raréfier au profit du bandeau de tête, très en vogue durant les Années folles – cette fameuse décennie 1920 renouant avec la joie de vivre. Les motifs géométriques étaient alors préférés aux arabesques classiques.

Lors de la décennie suivante, malgré la Grande Dépression, Cartier produisit pour quelques occasions des diadèmes à l’esthétique innovante. Ainsi, en préparation du couronnement du roi George VI en 1937, Cartier Londres s’en vit commander plusieurs par des invités. Certains, essentiellement composés de pierres semi-précieuses, conjuguaient audace géométrique et modularité – leurs motifs principaux étant détachables afin de pouvoir être portés en broches.
La modularité devint inhérente aux ornements de tête, qui proposaient souvent un autre porté. C’est le cas par exemple du collier en rubis de 1951 adaptable en diadème, qu'offrit Michael Todd à l’actrice américaine Elizabeth Taylor en 1957.

Entre tradition du savoir-faire et modernité du dessin, la Maison réalise toujours aujourd’hui des diadèmes, exécutés sur commande ou dans le cadre de ses collections de Haute Joaillerie. En 2014, la collection Cartier Royal avait pour pièce maîtresse un diadème, transformable en collier, orné d’une perle fine d’exception ayant appartenu à la reine Mary, épouse du roi George V du Royaume-Uni.
L’attrait qu’exercent ces pièces d’exception est toujours aussi fervent de nos jours. Le 29 avril 2011, lors de son mariage avec le prince William, Catherine Middleton suscita par la splendeur de son allure l’engouement du public et des journalistes : ces derniers ne manquèrent pas de remarquer que la toute nouvelle princesse était coiffée d’un diadème Cartier, prêté par la reine Elizabeth II, dont la mère l’avait elle-même reçu en cadeau de son époux en 1936. Une anecdote qui rappelle la valeur patrimoniale inséparable d’une si prestigieuse pièce de joaillerie.

